Ubisoft et le défi culturel avec Assassin’s Creed Shadows

Ubisoft s'attèle encore une fois à clarifier sa position vis-à-vis du développement d’Assassin’s Creed Shadows et de son respect de la culture japonaise.

Dans deux petits mois, le 15 novembre 2024, nous accueillerons Assassin’s Creed Shadows, la dernière création d'Ubisoft censée remonter le moral des troupes au sein de l'entreprise française, actuellement en proie à des difficultés. La fermeture des serveurs de The Crew, les faux pas de Star Wars Outlaws, et une chute notable en bourse n’ont pas vraiment joué en leur faveur.

Le prochain titre de la saga Assassin’s Creed se retrouve donc sous les projecteurs, portant avec lui les espoirs de redressement de la marque. Cependant, le jeu n'est pas exempt de controverses, notamment à cause de son personnage principal, Yasuke, le samouraï noir, qui a suscité des débats passionnés sur l'exactitude historique versus la représentativité culturelle.

Face à des critiques parfois virulentes, surtout sur les réseaux sociaux, Yves Guillemot, le chef d'Ubisoft, a dénoncé les "attaques malveillantes" subies par les développeurs. Marc-Alexis Côté, directeur de la franchise, s'est même retiré temporairement des réseaux pour souffler un peu.

Au coeur des discussions, Yasuke est critiqué pour son anachronisme présumé, certains joueurs accusant Ubisoft de privilégier la diversité au détriment de la précision historique. D'autres défendent cependant la tradition de la franchise d'enrichir l'histoire avec des éléments de fiction pour plus de divertissement.

Lors d'une interview récente à la Gamescom 2024, Thierry Dansereau, directeur artistique du jeu depuis les jours d’Assassin’s Creed Brotherhood, a insisté sur l'importance des choix créatifs dans la conception du jeu. Il souligne l'effort de collaboration avec des experts japonais pour assurer une représentation respectueuse et authentique, malgré les contraintes de gameplay.

« Nous voulons offrir la meilleure expérience à nos joueurs. Pour cela, nous collaborons étroitement avec des consultants d'Osaka et de Tokyo, des experts qui vivent et travaillent au Japon pour nous assurer que notre représentation est aussi respectueuse et précise que possible », explique Dansereau.

Ubisoft a même publié des excuses à ceux offensés par certaines décisions créatives, affirmant un engagement continu auprès d'experts renommés pour naviguer les eaux souvent tumultueuses de la représentation culturelle.

Avec un mois de novembre qui s’annonce déjà chargé et la pression des projets précédents, les yeux seront rivés sur Ubisoft pour voir si Assassin's Creed Shadows peut réellement renverser la vapeur et apaiser les tensions. Un pari risqué, mais peut-être nécessaire pour Ubisoft.