Pourquoi les jeux vidéo coûtent (vraiment) si cher en 2025
- 09/04/2025 à 20:20

C’est un débat qui revient sans cesse, à chaque nouvelle génération de consoles : les jeux vidéo sont-ils devenus trop chers ? Et surtout, à qui la faute ? Si l’on se fie aux discussions passionnées qui fleurissent sur YouTube ou X (ex-Twitter), il suffirait de pointer du doigt un seul éditeur — Nintendo, en l’occurrence, pour avoir lancé Mario Kart World en version physique à 90€ — pour expliquer la flambée des prix. Mais en réalité, c’est bien plus complexe.
Le clash qui a tout relancé
Tout est parti d’un débat animé sur la chaîne YouTube de Julien Chièze, ancien journaliste reconverti en vidéaste populaire, où il affronte Ken Bogard, commentateur bien connu de la scène e-sport. Julien accuse Nintendo d’ouvrir la voie à une nouvelle norme tarifaire. Ken, lui, répond que Sony et Microsoft ont franchi cette ligne bien avant, et que Nintendo ne fait que suivre le mouvement. Résultat ? Une vague de réactions en ligne, souvent basées plus sur les préférences de chacun (Sony vs Nintendo, Julien vs Ken) que sur une vraie analyse de fond.
Mais au lieu de s’étriper dans les commentaires, si on prenait un peu de recul ?
Inflation et réalité économique
D’abord, rappelons une chose simple : 50€ en 2025 ne valent pas 50€ en 2005. L’inflation est passée par là. Exemple concret : un jeu comme Mega Man X3, vendu 449 francs à l’époque (soit environ 68€ actuels), coûterait 109€ aujourd’hui si l’on applique l’inflation. C’est l’argument phare des éditeurs : les coûts explosent, les prix doivent suivre.
Mais ce n’est pas tout. Les coûts de production ont aussi grimpé en flèche. Les jeux AAA demandent des années de développement, des équipes énormes, une technique de plus en plus exigeante. Dans ce contexte, passer de 70 à 90€ semble être une évolution "logique" pour garder la tête hors de l’eau… du point de vue des éditeurs.
Le poids du yen et les taxes américaines
Autre facteur : la dépréciation du yen. Les éditeurs japonais, comme Nintendo, voient leurs marges s’effriter face au dollar et à l’euro. Pour compenser, ils augmentent les prix hors du Japon. Ajoutez à cela les nouvelles taxes américaines sur les produits électroniques — jusqu’à 54% pour ceux fabriqués en Chine, 46% depuis le Vietnam — et vous obtenez une équation explosive pour les tarifs à l’international.
Nintendo tente (encore) un pari risqué
Nintendo n’en est pas à son coup d’essai. En 2017, Zelda: Breath of the Wild était vendu 70€, un prix jugé élevé… pour l’époque. Résultat : 32 millions d’unités écoulées. Pareil pour Mario Kart 8 Deluxe (60€) ou Tears of the Kingdom (70€). Autant dire que la firme a de quoi être confiante.
Les analystes sont d’ailleurs clairs : si les joueurs achètent malgré tout, alors cette nouvelle norme tarifaire s’imposera. Et elle ne s’arrêtera pas là : GTA VI pourrait être le premier jeu vendu officiellement à 100€ selon certaines estimations.
Ce que voit le joueur : son porte-monnaie
Sauf que les joueurs ne raisonnent pas en économie mondiale, mais en budget mensuel. Et là, le compte n’y est plus. En 2025, le salaire médian en France est de 2012€ nets. Avec un loyer moyen de 723€, des courses mensuelles à 398€, sans parler de l’essence, des vêtements, de l’électricité ou des dépenses santé… les loisirs deviennent vite un luxe.
Une étude IPSOS de 2024 montre que 63% des Français surveillent leurs dépenses à 10€ près. Alors forcément, voir le prix des jeux grimper de 20€ en quelques années, ça passe mal.
Vers un jeu vidéo de plus en plus élitiste ?
À ce rythme, le jeu vidéo s’éloigne doucement du grand public. Et les joueurs se tournent vers des alternatives moins coûteuses : abonnements, jeux free-to-play, ou même… l’attente. Moins de jeux achetés au lancement, plus de promos Steam ou d’offres Game Pass.
Nintendo, avec sa future Switch 2 annoncée à près de 400€, devra redoubler d’efforts pour convaincre. Car si le hardware monte en gamme, le pouvoir d’achat, lui, ne suit pas.
En conclusion : à qui la faute ?
Oui, les éditeurs ont leurs raisons. Oui, les hausses peuvent s'expliquer. Mais le ressenti des joueurs, lui, reste légitime. En 2025, se divertir coûte plus cher qu’avant — et pas seulement dans le jeu vidéo. À voir si cette stratégie tiendra face à des joueurs de plus en plus prudents… et peut-être de plus en plus frustrés.

Je suis passionné par les jeux vidéo depuis mon plus jeune âge. Mon amour pour l'univers numérique m'a conduit à explorer constamment les dernières avancées dans le monde des smartphones, tablettes, ordinateurs et bien d'autres gadgets technologiques. Armé d'une curiosité insatiable, j'aime dévoiler les dernières tendances et innovations, partageant avec enthousiasme mes découvertes avec la communauté en ligne. Mon engagement envers l'exploration constante des frontières de la technologie me permet de présenter aux lecteurs un aperçu captivant de ce que le futur numérique nous réserve.
Newsletter
Recevez notre newsletter hebdomadaire directement dans votre boite mail !
Publicité