Microsoft face à des risques majeurs de sanctions en Europe
- 18/05/2024 à 13:00
La pression monte entre Bruxelles et Microsoft. Le géant américain a omis de fournir les rapports demandés par la Commission européenne sur les "risques systémiques" liés aux fonctions d'intelligence artificielle générative de Bing. Microsoft pourrait se voir infliger des amendes de plusieurs milliards de dollars.
Le Règlement européen sur les services numériques (DSA) impose aux grandes plateformes en ligne des obligations accrues en matière de transparence et d'information. Bing, surveillé de près, est particulièrement dans le viseur. Microsoft a négligé de répondre aux exigences de la Commission européenne qui, le 14 mars, avait réclamé des documents internes et des données supplémentaires.
Une amende salée est peut-être à l'horizon pour Microsoft. L'Europe voulait en particulier évaluer les "risques systémiques" associés aux fonctions d'intelligence artificielle générative du moteur de recherche, comme Copilot in Bing et Image Creator by Designer.
La demande d'information de la Commission était motivée par la crainte que Bing ne viole le DSA, notamment en raison des risques d'hallucinations de l'IA, la propagation virale de deepfakes, et la manipulation automatisée pouvant tromper les électeurs. Ce dernier point est crucial alors que les élections européennes sont imminentes.
Selon le règlement, les plateformes doivent réaliser une évaluation appropriée des risques et mettre en place des mesures de réduction de ces risques. L'intelligence artificielle générative est un des risques majeurs identifiés par la Commission, affectant l'intégrité des processus électoraux.
Bruxelles durcit le ton, avertissant que si Microsoft ne se conformait pas d'ici le 27 mai, l'entreprise pourrait se voir imposer une amende représentant 1 % de son chiffre d'affaires annuel, qui s'élevait à 212 milliards de dollars lors du dernier exercice fiscal. La Commission pourrait également appliquer des "pénalités périodiques" s'élevant à 5 % des revenus annuels.
Microsoft n'a pas fini de souffrir. La Commission envisage de nouvelles accusations contre Microsoft au sujet de Teams, inclus dans les suites logicielles de l'éditeur, qui perturberait la concurrence entre les applications de vidéoconférence. En septembre dernier, le groupe a séparé Teams de Office 365 et Microsoft 365 ; en avril, cette séparation s'est étendue au reste du monde.
C'est trop peu, trop tard, selon la Commission. Selon des sources du Financial Times, des responsables de l'UE estiment que Microsoft n'a pas fait assez. Ils soulignent également l'absence de portabilité des données dans Teams et critiquent l'avantage que Microsoft procure à Teams grâce à son intégration plus poussée avec Windows. La communication des griefs pourrait être publiée dans les semaines à venir.
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