Steve, l'IA qui se présente aux élections britanniques

Steve, l'IA qui se présente aux élections britanniques

L'arène politique britannique accueille un participant pour le moins non conventionnel : Steve, un candidat propulsé par l'intelligence artificielle. Est-ce le début d'une nouvelle ère ou une idée saugrenue?

Dernièrement, après la révélation surprenante d'une influenceuse bretonne qui s'est avérée être une création IA, voici Steve. Il s'agit d'une IA indépendante qui aspire à un siège au Parlement britannique. Créé par Neural Voice, sous la direction de Steve Endacott, ce chatbot politique permet aux électeurs du district de Brighton Pavilion de dialoguer avec lui via une interface vocale. L'interface ne sert pas seulement à répondre aux questions sur les positions d'Endacott, mais aussi à recueillir les propositions et réflexions des citoyens.

Endacott espère que son IA pourra recueillir et analyser les opinions des électeurs pour développer des politiques publiques influencées directement par les citoyens. Comme il l'explique dans Wired, "Nous sommes en train de réinventer la politique en utilisant l'IA non pas pour remplacer les politiciens, mais pour mieux les connecter avec leur électorat."

Les défis juridiques et pratiques de l'IA en politique

Intégrer l'IA en politique n'est pas sans embûches. Malgré l'enthousiasme que suscite la candidature de Steve, il reste confronté à de nombreux défis, notamment légaux. La question de savoir si un logiciel peut légalement être candidat reste en suspens, sans parler de sa capacité à gérer les responsabilités quotidiennes d'un élu.

Steve peut engager des milliers de conversations simultanément, mais ne peut pas physiquement voter. Endacott envisage de pallier cette limite en représentant son IA en personne, promettant de respecter les décisions politiques générées par son chatbot, même si elles divergent de ses propres opinions.

L'IA, un progrès ou un risque pour la démocratie?

Bien que l'IA ait le potentiel d'enrichir la démocratie en traitant rapidement d'énormes volumes de données gouvernementales, il y a des craintes réelles quant à sa fiabilité et son éthique. Les systèmes actuels, tels que ChatGPT ou Google Gemini, sont encore susceptibles de reproduire des biais ou de générer de fausses informations.

Récemment, un incident avec un chatbot du maire de New York a montré les risques potentiels, quand il a suggéré aux commerçants de contourner les règlements locaux. Une enquête de l'Université de Chicago et de l'Associated Press indique que 58 % des adultes américains sont préoccupés par le rôle de l'IA dans la désinformation avant les élections présidentielles.

La candidature de Steve est-elle un pas en avant ou franchit-elle les limites de la raison et de l'éthique? Les débats autour de cette innovation technologique montrent combien nous devons être prudents avec des technologies dont nous ne maîtrisons pas totalement les implications.

Source : POPSCI

Anthony Rodier
A propos de l'auteur

Anthony Rodier

Que ce soit à travers des critiques objectives, des guides d'achat ou des analyses approfondies, je m'efforce de rendre la technologie accessible à tous, en démystifiant les concepts complexes et en mettant en lumière les aspects pratiques de ces innovations. Mon travail consiste également à partager des réflexions sur l'impact de la technologie sur notre vie quotidienne et à explorer les possibilités fascinantes qu'elle offre pour l'avenir.