Meta retarde le lancement de son IA multimodale en Europe

Meta vient de lancer une petite bombe dans le monde de la tech en annonçant qu'elle retarde le déploiement de son dernier modèle d'intelligence artificielle multimodale en Europe. La raison ? Une certaine confusion chez les régulateurs européens. En gros, ils préfèrent mettre sur pause le lancement de cette technologie qui combine traitement de texte, d'images et d'audio.

La décision de Meta s'aligne sur celle d'Apple qui, il y a peu, a décidé de ne pas lancer ses nouvelles fonctionnalités d'intelligence artificielle en Europe pour des raisons similaires. La commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vesteger, n'a pas mâché ses mots en critiquant la décision d'Apple, la qualifiant de "déclaration ouverte et stupéfiante" montrant leur volonté de "neutraliser la concurrence". Geekit a tenté de contacter Vesteger pour obtenir son avis sur la situation de Meta, sans retour pour le moment.

Cette situation pourrait vraiment changer la donne. Si Meta ne peut pas proposer ses modèles IA en Europe, cela signifie que les entreprises qui utilisent ces technologies pour développer leurs produits ne pourront pas les proposer sur le marché européen.

Pendant ce temps, Meta prévoit toujours de lancer Llama 3, son modèle basé uniquement sur le texte, dans l'UE. Ils sont principalement préoccupés par les défis liés à l'utilisation des données des clients européens tout en respectant le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD). En mai, Meta avait annoncé son intention d'utiliser des posts publics des utilisateurs de Facebook et Instagram pour entraîner ses futurs modèles d'IA, mais a dû faire marche arrière suite à des critiques des régulateurs européens sur la vie privée.

Meta insiste sur le fait que pour que leurs IA fonctionnent bien, elles doivent être entraînées avec des données qui reflètent les langues, cultures et sujets d'actualité locaux. "Si nous n'entraînons pas nos modèles sur le contenu public que partagent les Européens sur nos services et autres, alors les modèles et les fonctionnalités d'IA qu'ils alimentent ne comprendront pas correctement les langues régionales importantes, les cultures ou les sujets tendance sur les réseaux sociaux," a déclaré l'entreprise dans un billet de blog. Ils estiment que les Européens seront désavantagés par des modèles d'IA qui ne sont pas informés par les contributions culturelles, sociales et historiques riches de l'Europe.

Malgré ses réserves, Meta prévoit toujours de lancer ses modèles multimodaux au Royaume-Uni, qui possède des lois sur la protection des données similaires à celles de l'UE. Ils argumentent que les régulateurs européens prennent plus de temps pour interpréter les lois existantes par rapport à leurs homologues d'autres régions.