L'intelligence artificielle menace les objectifs écologiques de l'Europe

L'intelligence artificielle menace les objectifs écologiques de l'Europe

L'intelligence artificielle est partout, mais savez-vous ce qu'elle coûte à notre planète ? Avec des centres de données toujours plus nombreux et énergivores, l'Europe voit ses objectifs environnementaux s'éloigner dangereusement.

Pour fonctionner, les modèles d'intelligence artificielle sont particulièrement gourmands en énergie. Pour vous donner une idée, sur un seul mètre carré d'un centre de données, une intelligence artificielle peut consommer autant d'énergie que 25 maisons ! C'est ce qu'explique Andrey Korolenko, expert chez Nebius, une entreprise spécialisée dans le cloud.

Et ce n'est que le début. Les nouveaux processeurs, comme le tout récent Blackwell GB200 de NVIDIA, sont encore plus puissants... et donc plus énergivores. Un vrai défi pour l'Union européenne qui s'est engagée à réduire sa consommation d'énergie de presque 12% d'ici 2030.

Un retour dans le passé ?

Plus les processeurs sont puissants, plus il faut les refroidir. Pour cela, l'eau est la solution privilégiée. Mais les géants américains de l'intelligence artificielle poussent les centres de données européens à utiliser de l'eau encore plus froide : ils veulent passer de 30-32 degrés à 20-24 degrés.

Michael Winterson, qui dirige l'Association européenne des centres de données (EUDCA), tire la sonnette d'alarme. Selon lui, les entreprises américaines se soucient peu de l'environnement et privilégient la performance à tout prix. Cette course à la puissance nous ramène 25 ans en arrière en termes d'impact environnemental.

Les prévisions sont inquiétantes : alors qu'on s'attendait déjà à une hausse de 28% de la consommation d'énergie des centres de données d'ici 2030, l'arrivée de l'intelligence artificielle pourrait multiplier ce chiffre par deux ou trois dans certains pays européens.

La recherche de solutions

Les entreprises ne restent pas les bras croisés. Les nouveaux centres de données utilisent des systèmes de refroidissement plus efficaces qui consomment moins d'énergie. Mais face à une demande qui explose, ces améliorations ne suffisent pas à compenser la hausse globale de consommation d'énergie.

La rivalité entre les géants de la technologie complique encore plus la situation. Les responsables européens discutent avec les entreprises comme NVIDIA pour trouver des solutions, mais pour l'instant, aucune réponse concrète n'a été trouvée.

Cette situation n'est pas nouvelle : Microsoft et Google ont déjà vu leurs émissions de CO2 grimper en flèche depuis l'explosion de l'intelligence artificielle générative, comme ChatGPT ou Gemini.

Anthony Rodier
A propos de l'auteur

Anthony Rodier

Que ce soit à travers des critiques objectives, des guides d'achat ou des analyses approfondies, je m'efforce de rendre la technologie accessible à tous, en démystifiant les concepts complexes et en mettant en lumière les aspects pratiques de ces innovations. Mon travail consiste également à partager des réflexions sur l'impact de la technologie sur notre vie quotidienne et à explorer les possibilités fascinantes qu'elle offre pour l'avenir.