Nvidia sous le feu de l'Autorité de la concurrence française

Nvidia est en pleine forme ces jours-ci. Ce géant des cartes graphiques, récemment sacré entreprise la plus valorisée au monde le 18 juin avec une valorisation dépassant les trois billions de dollars, connaît une période dorée. Mais même au sommet, il n'est pas sans obstacles. Actuellement, Nvidia attire l'attention de l'Autorité de la concurrence française, qui redoute que l'entreprise américaine puisse monopoliser le secteur naissant de l'intelligence artificielle générative, une technologie qui contribue largement à son succès boursier actuel.

Selon des informations de Reuters, basées sur des sources proches du dossier, l'Autorité s'alarme de la domination potentielle de Nvidia dans le domaine des cartes graphiques de nouvelle génération. Ces dernières sont cruciales pour des applications comme Chat-GPT ou Midjourney. Dans un rapport publié récemment, l'Autorité exprime des préoccupations concernant les liens étroits entre Nvidia et les géants du numérique, ou GAFAM, qui pourraient désavantager les petites entreprises.

Le rapport souligne que les grandes firmes numériques bénéficient d'un accès privilégié et avantageux aux ressources nécessaires pour développer des IA avancées, un privilège moins accessible aux concurrents de moindre taille. Ce partenariat étroit avec Nvidia pourrait, selon l'Autorité, restreindre l'accès au marché de l'IA générative pour les petits acteurs, qui se trouvent ainsi à la porte de ce club exclusif.

En plus, l'Autorité s'inquiète de la dépendance du secteur à CUDA, un environnement de programmation de Nvidia, crucial pour l'utilisation optimisée de ses GPU. Les investissements récents de Nvidia dans des services cloud spécialisés en IA, comme Coreweave, soulèvent aussi des doutes sur la potentialité d'une concentration excessive du pouvoir dans les mains de Nvidia.

Cela fait maintenant plus de dix mois que Nvidia est dans le collimateur de l'Autorité de la concurrence. Une descente surprise dans les bureaux parisiens de la société a été effectuée le 26 septembre dernier. Bien que l'opération ne présume en rien de la culpabilité de Nvidia, elle signale clairement que les régulateurs sont sérieux dans leur quête pour assurer un marché équitable. Seule une enquête approfondie déterminera si Nvidia a franchi la ligne rouge des pratiques anticoncurrentielles.

Source : Autorité de la concurrence