Comment la Chine contourne les sanctions américaines sur les puces IA

Comment la Chine contourne les sanctions américaines sur les puces IA

Malgré un barrage de sanctions américaines visant à restreindre l'accès de la Chine aux technologies de pointe, notamment les puces d'intelligence artificielle de Nvidia, les entreprises chinoises ne s'avouent pas vaincues. Elles ont habilement contourné ces interdictions en recourant à des services de location de puissance de calcul à l'étranger, permettant ainsi de continuer leurs avancées en IA sans enfreindre les lois directement.

L'administration Biden a clairement intensifié les efforts pour limiter l'utilisation des puces avancées comme les H100 de Nvidia par la Chine, mais les mesures n'ont pas totalement bloqué leur utilisation. Les entreprises chinoises ont opté pour une stratégie astucieuse : plutôt que d'importer les puces sur leur sol, elles louent des serveurs situés hors de leurs frontières. Ces serveurs, souvent payés en cryptomonnaies pour plus de discrétion, sont équipés des puces convoitées et utilisés pour exécuter des projets d'intelligence artificielle.

Selon le Wall Street Journal, Derek Aw, un entrepreneur singapourien, joue un rôle clé dans ce réseau. Ayant convaincu des investisseurs à Dubaï et aux États-Unis, il a équipé un centre de données à Brisbane avec plus de 300 serveurs Nvidia H100 en juin dernier. Peu après, ces serveurs étaient déjà en action, soutenant des initiatives IA pour une entreprise de Pékin.

Ce modèle de location, appelé "GPU décentralisé", gagne en popularité car il permet d'accéder à des ressources technologiques de haut niveau sans violer les règles d'exportation américaines. Même des géants comme Microsoft et Google adoptent des approches similaires en offrant des services de puissance de calcul via des serveurs basés hors des États-Unis.

Sur le plan légal, ces pratiques sont dans une zone grise mais ne transgressent pas explicitement les sanctions, puisque les puces ne franchissent pas les frontières chinoises physiquement. Néanmoins, cela n'apaise pas les inquiétudes de certains responsables américains qui voient dans ces méthodes un contournement des restrictions imposées.

En dépit des défis, Derek Aw continue d'élargir son entreprise, levant des fonds en Arabie Saoudite et en Corée du Sud pour développer un cluster de la dernière génération de puces Nvidia, destiné à une entreprise avec racines à Singapour mais à capitaux majoritairement chinois. Ces mouvements soulignent une dynamique complexe et continue dans le monde de la tech, où les barrières politiques se heurtent à l'innovation et à la détermination.

Alexandre Leroux
A propos de l'auteur

Alexandre Leroux

Mon travail quotidien consiste à tester de nouveaux appareils, à rédiger des critiques objectives, à couvrir des lancements de produits, et à interviewer des acteurs clés de l'industrie. Je m'engage à fournir des informations précises et pertinentes pour aider les consommateurs à comprendre et à naviguer dans le paysage technologique en constante évolution.