Furiosa prend la relève: le préquel de Fury Road tient-il la route?

Furiosa prend la relève: le préquel de Fury Road tient-il la route?

Ça fait déjà neuf ans que George Miller, ce génie trop peu prolifique, a replongé dans l'univers déjanté de Mad Max avec un épisode mémorable, Fury Road. Avec l'arrivée de Furiosa, un préquel attendu au tournant, la pression était palpable. Ce nouvel opus avait-il les épaules assez larges pour supporter ce poids?

Avant de plonger tête première, dissipons tout de suite un malentendu. Ce serait trop facile de réduire ce nouveau chapitre de Mad Max à un simple coup marketing surfant sur la vague du succès de Fury Road. George Miller nous avait déjà mis la puce à l'oreille avec ses premières images fascinantes, annonçant un univers riche prêt à être exploré encore et encore. L'homme n'a jamais vraiment quitté son Wasteland chéri, retrouvant un goût prononcé pour le sable, les cendres et le bitume.

Après quelques changements de cap et une hibernation, peut-être temporaire, voici donc ce préquel qui voit le jour. Pour la première fois, le film se fait sans Max Rockatansky, passant le flambeau à Furiosa, à qui nous avions déjà été introduits dans Fury Road. Charlize Theron avait marqué les esprits en incarnant ce personnage clé, et il semble tout naturel que ce nouveau film lui soit consacré.

Le film nous emmène à la rencontre d'une jeune Furiosa, arrachée à la Terre Verte par les hommes de Dementus, un chef ambitieux et sans scrupules. Elle va finir entre les mains d'Immortan Joe, et devra se battre de toutes ses forces pour survivre dans ce monde apocalyptique, tout en cherchant à se venger et à retrouver son foyer.

Ceux qui espéraient trouver dans Furiosa: une saga Mad Max un Fury Road 2 peuvent ranger leurs espoirs. Si le film effleure son prédécesseur, notamment avec une impressionnante scène d'attaque de convoi et la présence enivrante des musiques de Junkie XL, il affirme rapidement sa propre identité. En mettant la narration en avant, Furiosa dévoile une route jonchée de choix multiples et décisifs.

L'histoire de Furiosa, superbement interprétée par Alyla Browne puis Anya Taylor-Joy, nous raconte la genèse d'une héroïne dont la rage et la détermination donnent épaisseur et intensité à chaque scène. Contrairement à Max, qui semble toujours chercher une forme de rédemption, Furiosa déborde de vie et représente une lueur d'espoir.

George Miller, toujours aussi astucieux, confie le rôle du méchant à un Chris Hemsworth méconnaissable. Jouant un personnage à l'opposé de ses rôles habituels (sauf peut-être dans Sale temps à l'hôtel El Royale), Hemsworth excelle dans la peau de Dementus, un personnage aussi tragique que détestable.

Furiosa ne se contente pas de nous en mettre plein la vue; il explore également la mythologie et l'histoire de ce monde frénétique. Miller, fidèle à son style, entrelace réel et légende, créant une œuvre qui, bien que moins axée sur l'action pure, n'en reste pas moins spectaculaire.

En bref, Furiosa : une saga Mad Max n'innove pas mais se réinvente sous nos yeux. Il ne s'agit pas simplement d'un rappel des origines de la franchise mais bien d'une extension qui enrichit le récit global. Et même si quelques longueurs se font sentir, elles ne font rien pour atténuer l'impact du film, qui s'impose comme un incontournable de la décennie. George Miller frappe encore fort, prouvant qu'il a toujours de quoi nous surprendre et nous captiver.

Alexandre Leroux
A propos de l'auteur

Alexandre Leroux

Mon travail quotidien consiste à tester de nouveaux appareils, à rédiger des critiques objectives, à couvrir des lancements de produits, et à interviewer des acteurs clés de l'industrie. Je m'engage à fournir des informations précises et pertinentes pour aider les consommateurs à comprendre et à naviguer dans le paysage technologique en constante évolution.