Captain America : Brave New World – Un renouveau sans éclat ?

Captain America : Brave New World – Un renouveau sans éclat ?

Marvel entame son année cinématographique avec un retour en force de Captain America. Mais cette nouvelle ère marque-t-elle vraiment un tournant, ou est-ce une simple tentative de recycler des formules déjà éprouvées ?

Un héritage difficile à assumer

Il y a six ans, Steve Rogers raccrochait son bouclier, laissant derrière lui une décennie de films qui ont marqué les spectateurs. Anthony Mackie a pris le relais en tant que Sam Wilson, nouveau porteur du symbole américain. Une passation mise en place dès la série Falcon et le Soldat de l’Hiver, qui préparait le terrain pour cette évolution du personnage.

Avec Brave New World, Marvel cherche à ancrer Sam Wilson comme le nouveau leader des Avengers, tout en amorçant une nouvelle phase pour son univers cinématographique. Mais entre ambitions narratives trop lourdes et une direction hésitante, le film peine à trouver son propre souffle.

Une intrigue qui manque de clarté

L’histoire reprend deux ans après les événements de Falcon et le Soldat de l’Hiver. Sam Wilson tente de s’affirmer en tant que Captain America, mais son engagement est mis à l’épreuve lorsqu’il est approché par le Président des États-Unis, Thaddeus Ross. Alors qu’il pense pouvoir contribuer à un monde plus juste, il découvre une conspiration qui remet tout en question. À qui peut-il encore faire confiance ? Ross, autrefois impitoyable envers les Avengers, a-t-il réellement changé ?

Le film tente de s’inscrire dans la lignée du très apprécié Captain America : Le Soldat de l’Hiver, avec une intrigue politique mêlée à des enjeux géopolitiques. Pourtant, il peine à établir une véritable tension et s’éparpille en cherchant à introduire trop d’éléments à la fois.

Un mélange d’influences qui ne prend pas

Brave New World s’inspire de plusieurs productions passées du MCU, notamment L’Incroyable Hulk (2008) et Les Éternels (2021). Mais au lieu d’en tirer le meilleur, le film donne l’impression d’un patchwork d’idées déjà vues, sans réel fil conducteur.

Il doit également jongler avec de nombreux objectifs : affirmer Sam Wilson en tant que figure centrale, préparer l’avenir des Avengers, et conclure des arcs narratifs laissés en suspens. Résultat ? Une intrigue confuse et une exécution qui manque de cohérence.

Harrison Ford, dans le rôle de Thaddeus Ross, apporte une présence solide, et Shira Haas se démarque par une performance convaincante. Mais face à une multitude de personnages sous-exploités, notamment le Sidewinder de Giancarlo Esposito, le film peine à offrir de véritables moments marquants.

Un spectacle en demi-teinte

Visuellement, Brave New World ne révolutionne rien. Les scènes d’action sont efficaces, notamment celles en plein vol, mais l’ensemble manque d’inventivité. L’antagoniste du film, Red Hulk, aurait pu être un élément marquant, mais sa mise en scène et les effets spéciaux inégaux n’aident pas à en faire une menace crédible.

Les dialogues, souvent didactiques, tombent à plat. Plutôt que d’explorer en profondeur les dilemmes de Sam Wilson, le film se contente de livrer des répliques convenues et des retournements de situation prévisibles.

Un film prétexte ?

L’un des principaux reproches adressés au MCU ces dernières années est son obsession pour l’interconnexion. Ici encore, le film repose sur des références à des événements passés, notamment ceux de L’Incroyable Hulk de 2008, une œuvre que peu de spectateurs gardent en mémoire.

Marvel semble contraint de recoller les morceaux d’un univers en perte de vitesse, plutôt que de proposer une histoire réellement captivante. Brave New World donne ainsi l’impression d’être une simple pièce d’un immense puzzle, sans véritable identité propre.

Marvel en perte de vitesse ?

Si le MCU a dominé le cinéma pendant plus d’une décennie, la saga peine aujourd’hui à se renouveler. L’héritage de ses icônes comme Iron Man, Black Widow et Captain America est lourd à porter, et les nouvelles générations de héros peinent à s’imposer.

Anthony Mackie livre une performance sincère, mais il est desservi par une écriture qui ne lui permet pas de briller pleinement. Au-delà des difficultés à se réinventer, Marvel fait face à une évolution du regard du public. Les super-héros, autrefois adulés, sont aujourd’hui tournés en dérision par des œuvres comme The Boys ou The Franchise.

Le MCU doit-il revoir son approche ? Peut-être. En attendant, Brave New World laisse un goût d’inachevé et confirme que la Maison des Idées est en quête d’un nouveau souffle… qui tarde à venir.

Alexandre Leroux
A propos de l'auteur

Alexandre Leroux

Mon travail quotidien consiste à tester de nouveaux appareils, à rédiger des critiques objectives, à couvrir des lancements de produits, et à interviewer des acteurs clés de l'industrie. Je m'engage à fournir des informations précises et pertinentes pour aider les consommateurs à comprendre et à naviguer dans le paysage technologique en constante évolution.