Test de Assassin’s Creed Shadows : une plongée contrastée dans le Japon féodal
- 19/03/2025 à 08:43

Pour Ubisoft, un nouveau chapitre s'ouvre avec Assassin's Creed Shadows. Nous avons eu l'opportunité de tester ce nouvel opus à deux reprises : d'abord lors d'une version preview chez Ubisoft Québec, puis en complétant l'aventure entière sur PC via GeForce Now et sur PS5.
Disons-le d'emblée : le monde ouvert d'Assassin's Creed Shadows est son argument le plus convaincant. Pendant plus de 60 heures, il m'a offert un dépaysement total. C'est probablement la première fois qu'un épisode de la saga me donne autant envie d'explorer chaque recoin de sa carte. Chaque balade à cheval vers une nouvelle province procure un véritable sentiment de voyage.
Ubisoft frappe fort en nous immergeant dans cette époque que fans et grand public attendaient depuis longtemps. Vous n'oublierez pas votre première ascension vers un point d'observation, ni le panorama qui se dévoile ensuite. Les paysages sont souvent à couper le souffle grâce à une végétation luxuriante, une gestion maîtrisée des éclairages, une excellente distance d'affichage et une qualité graphique impressionnante. Le report du jeu a visiblement porté ses fruits.
L'équipe de développement prouve son talent dans la création de mondes ouverts, comme elle l'avait déjà fait avec Avatar: Frontiers of Pandora. On ressent les efforts déployés pour rendre hommage à la culture japonaise : temples, sanctuaires, cérémonie du thé, codes vestimentaires, instruments, statuettes, autels, torii, châteaux... Tous ces éléments contribuent à créer un monde fascinant à explorer.
Une exploration repensée
Ubisoft a tiré les leçons de Valhalla en proposant une carte moins étendue mais toujours dense, avec une approche différente des points d'observation. Se synchroniser avec un point de vue ne révèle pas automatiquement tous les points d'intérêt. Vous avez la liberté de choisir ceux qui vous intéressent et de découvrir les autres par hasard. Vous pouvez même jouer sans aucun repère sur la carte pour une expérience plus immersive.
Les changements de saison et la météo dynamique renforcent cette immersion. Grâce au moteur Anvil, le jeu vous force à vous adapter aux conditions climatiques – pluies violentes ou brouillards épais réduisant la visibilité – et vous permet de redécouvrir les mêmes lieux sous un nouveau jour.
La mise en scène des cinématiques est également plus dynamique, avec des angles de caméra variés. La bande-son atmosphérique, enrichie par les compositions audacieuses du groupe TEKE::TEKE, accompagne parfaitement l'aventure.
Deux héros, deux styles de jeu
L'aventure débute avec Naoe, et il faut attendre une bonne dizaine d'heures avant de débloquer Yasuke. Cette structure narrative influence l'expérience du joueur : on a le temps de s'attacher à Naoe et de maîtriser son gameplay avant de découvrir son comparse.
Naoe incarne parfaitement l'ADN de la saga. Son parkour est grisant et elle est très agréable à jouer, tant en infiltration qu'en combat ouvert. Sa fragilité initiale diminue progressivement avec l'amélioration de vos compétences.
Yasuke arrive plus tard mais fait forte impression. Les deux héros développent une réelle complémentarité, non seulement en termes de gameplay mais aussi dans l'histoire. Chacun représente un soutien pour l'autre et apporte un contrepoids moral à l'aventure.
Une narration en demi-teinte
L'intrigue principale offre quelques beaux moments et rebondissements qui impliquent des choix moraux, même si ceux-ci ont peu d'impact réel sur le déroulement de l'histoire. Les dialogues sont bien écrits et reflètent les tensions politiques qui traversent le pays.
Cependant, la trame manque d'un souffle épique et d'une véritable montée en puissance. Le prologue est prometteur, les premières étapes de la quête sont intenses jusqu'à la rencontre des deux personnages, puis l'histoire s'essouffle avant de reprendre un peu d'élan pour la conclusion.
Les quêtes personnelles de Naoe et Yasuke sont plus captivantes que la trame principale. Elles apportent des réponses aux questions soulevées dès le début de l'aventure et préparent le terrain pour l'extension gratuite "Traque sur Awaji".
Les membres secondaires de la ligue ont également droit à leur développement, avec des quêtes dédiées et même des possibilités de romance. Malheureusement, ces relations amoureuses semblent parfois artificielles et n'ont pas d'impact réel sur l'histoire.
Une formule familière avec quelques nouveautés
Naoe et Yasuke proposent des styles de jeu complémentaires. La shinobi excelle en furtivité mais peut aussi se défendre en combat frontal. Le samouraï, lui, mise sur la force brute et se révèle redoutable en mêlée mais dispose de moins d'options pour l'infiltration.
Le système de combat a été revu pour plus de sensations et une meilleure mise en scène. Les animations sont convaincantes, les compétences variées, et les différents styles d'armes renouvellent l'approche des affrontements sans être révolutionnaires.
Cependant, Ubisoft reste fidèle à sa formule éprouvée. La progression des personnages repose sur des mécaniques familières : augmenter son rang de connaissances en accomplissant des tâches annexes comme récupérer des pages dans un temple, prier dans un sanctuaire, ou réaliser des mini-jeux (kuji-kiri, kata).
Le contenu annexe suit toujours le même schéma : châteaux à prendre d'assaut, camps ennemis à piller, contrats des kakuregas, quêtes secondaires... Moins gargantuesque que Valhalla mais tout aussi dense, Assassin's Creed Shadows n'échappe pas à la répétitivité.
Ubisoft introduit des missions hebdomadaires via l'Animus Hub, vestige du projet Assassin's Creed Infinity, mais celles-ci manquent d'inspiration. Pour profiter pleinement du jeu, mieux vaut prendre son temps et varier les activités plutôt que de les enchaîner jusqu'à l'écœurement.
Des ombres au tableau
Malgré ses qualités, Assassin's Creed Shadows souffre de défauts récurrents dans la saga. L'intelligence artificielle des ennemis laisse à désirer : ils adoptent souvent les mêmes patterns, manquent de coordination, et font preuve d'une passivité déroutante. Même les boss se comportent parfois de façon aberrante, répétant le même schéma d'attaque.
En infiltration, les gardes abandonnent trop vite leurs recherches et peuvent rester sourds à des bruits pourtant évidents. Pour plus de défi, le mode Expert est recommandé.
La technique n'est pas exempte de reproches : faciès mécaniques, transitions abruptes entre cinématiques et gameplay, interactions incomplètes... Les saisons et la météo, bien que visuellement impressionnantes, ont un impact limité sur le gameplay.
Conclusion
Assassin's Creed Shadows démontre une fois de plus le talent d'Ubisoft pour créer des mondes immersifs. Les fans d'open-world et du Japon féodal y trouveront leur compte. La complémentarité entre Naoe et Yasuke apporte un vent de fraîcheur, et des efforts ont été faits pour faire évoluer la formule.
Néanmoins, le cœur de la saga reste inchangé, avec ses défauts habituels : activités répétitives, combats mécaniques et histoire en dents de scie. Assassin's Creed Shadows est un épisode divertissant et efficace, mais qui se heurte au même plafond de verre que ses prédécesseurs, l'empêchant d'atteindre l'excellence.
75 / 100
Points Forts
Points Faibles

Je suis passionné par les jeux vidéo depuis mon plus jeune âge. Mon amour pour l'univers numérique m'a conduit à explorer constamment les dernières avancées dans le monde des smartphones, tablettes, ordinateurs et bien d'autres gadgets technologiques. Armé d'une curiosité insatiable, j'aime dévoiler les dernières tendances et innovations, partageant avec enthousiasme mes découvertes avec la communauté en ligne. Mon engagement envers l'exploration constante des frontières de la technologie me permet de présenter aux lecteurs un aperçu captivant de ce que le futur numérique nous réserve.

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